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Tsunamis d’origine tectonique et tsunamis d’origine volcanique

Les tsunamis d'origine tectonique sont créés par un mouvement rapide de failles sous-marines ou proches des côtes. Ce mouvement affecte une large zone avec une amplitude relativement faible (quelques mètres). Le volume d'eau mobilisé est très important et les vagues, qui restent de très faible amplitude au large, déferlent sur les côtes avec une hauteur pouvant atteindre plusieurs dizaines de mètres environ. Elles sont capables d'affecter des côtes situées à plusieurs milliers de kilomètres du séisme.
Les tsunamis meutriers les plus récents sont d'origine tectonique : tsunami du 11 mars 2011 (Japon), tsunami du 26 décembre 2004 (Sumatra, Indonésie).

Les tsunamis d'origine volcanique sont liés à l'instabilité (déstabilisations de flancs) et à l'activité des volcans (coulées pyroclastiques, explosions etc.). A l'échelle géologique, les volcans croissent vite, leurs pentes sont fortes, et ils s'effondrent souvent en formant des avalanches de débris. Quand celles-ci entrent en mer, elles créent des vagues souvent gigantesques qui peuvent atteindre 200 m (à Hawaii ou aux Canaries par exemple). En revanche, le volume mobilisé est plus faible (quelques kilomètres cubes au maximum) et l'impact est plus local (quelques dizaines à centaines de kilomètres). Le Laboratoire Magmas et Volcans est spécialiste de l'étude des tsunamis associés à l'activité volcanique, et notamment à l'instabilité des édifices volcaniques.

 

Exemple de tsunamis engendrés par les déstabilisations : l’île de la Réunion

A l’échelle géologique (quelques milliers ou dizaine de milliers d’années), les volcans sont des objets instables, capables de s’effondrer en partie. Au cours de son histoire, l’île de la Réunion a été affectée par des déstabilisations impliquant plusieurs kilomètres cubes (appelées avalanches de débris) ainsi que attestent les travaux récents sur l'analyse des dépôts sous-marins. Nos travaux ont pour objectif d’estimer les caractéristiques des tsunamis associés à ce type d’effondrements. Ils indiquent que les événements les plus importants, heureusement très rares (récurrence estimée entre 5000 et 40 000 ans), peuvent entraîner la formation de vagues de plusieurs dizaines de mètres de haut sur les côtes de la Réunion et de l’île Maurice. Des événements plus petits et probablement plus fréquents, associés à la déstabilisation du plateau côtier, pourraient créer localement des vagues de plusieurs mètres.

Exemple de mégabloc transporté par un tsunami (~5000 ans, altitude 15 m, distance à la mer 200 m). Retrouvé sur la côte sud de l'île Maurice (NE de la Réunion).

Simulation numérique des amplitudes maximum du tsunami associé à un effondrement hypothétique du Piton de la Fournaise

Simulation numérique de la propagation d'un tsunami associé à un effondrement hypothétique du Piton de la Fournaise

 

Carte des dépôts des avalanches de débris autour de l'île de la Réunion. Les dépôts les plus ancien datent d'environ 1 millions d'années.
Les volumes de chaque effondrement est compris entre quelques kilomètres cubes et plusieurs centaines de kilomètres cubes.
issue de Oehler, J.–F., J. –F. Lénat, P. Labazuy (2007), Growth and collapse of the Réunion Island volcanoes, Bull. Volcanol., 70(6), 717–742, DOI 10.1007/s00445-007-0163-0.

Ces données ont été publiées dans la revue Journal of Geophysical Research : http://www.agu.org/pubs/crossref/2010/2009JF001381.shtml

Autres liens:

Université Blaise Pascal : http://www.univ-bpclermont.fr/
Laboratoire Magmas et Volcans : http://wwwobs.univ-bpclermont.fr/lmv/
Observatoire du Globe de Clermont-Ferand : http://wwwobs.univ-bpclermont.fr/opgc/index.php
Firewaves : http://blog.ifrance.com/coasts

 

Contact : Dr. Karim Kelfoun
Laboratoire Magmas et Volcans - UMR 6524
5, rue Kessler, 63000 Clermont-Ferrand, France
http://wwwobs.univ-bpclermont.fr/lmv/pperm/kelfoun_k
tél : 04 73 34 67 41 - fax : 04 73 34 67 44

     
   
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